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vendredi 25 juillet 2008

Ceci est mon histoire! par Michel Hodara - CEO d'AC Management

L’annonce que le CEO d'ACM (America’s Cup Management) quittait ses fonctions a pris le monde de la voile par surprise en fin de semaine dernière. Suite à cette nouvelle, Sébastien Destremau est allé à la rencontre de Michel Hodara, (CEO d’ACM) ainsi que de Paco Latorre, son directeur du marketing et de la communication.

(Lausanne 24 Juillet 2008) Sébastien Destremau : Michel Hodara, vous avez la réputation d’être très secret, mais pouvez-vous nous en dire plus sur la raison de votre départ ?
Michel Hodara : Il n’y en a pas une mais plusieurs. La plus importante est personnelle et probablement un peu égoïste. Quelqu’un m’a offert un poste que je souhaitais vraiment accepter.
C’est un virage à 180 degrés dans ma carrière alors que je quitte le sport et la gestion d’épreuves pour me consacrer au monde de la télévision. C’est quelque chose dans lequel je suis très intéressé et j’attends ce nouveau challenge avec impatience.

SD : Une meilleure question serait-elle : pourquoi êtes-vous resté après l’énorme succès de la 32ème America’s Cup?
MH : Hum! J’étais très fier de ce que nous avions réalisé et je pensais que nous pouvions encore améliorer certains point. Je souhaitais vraiment mettre en place ces changements pour la 33ème édition avant de "tirer ma révérence" comme on dit et quitter la scène. Maintenant, les choses ont changées et en considérant l’état actuel d’incertitude, les personnes qui m’ont approché ont trouvé ma porte ouverte.

SD : Comment Ernesto Bertarelli a-t-il pris la nouvelle?
MH : Après avoir travaillé avec Ernesto depuis huit ans, j’étais très nerveux à l'idée de lui annoncer ma décision. Ce qui me chagrinait était qu’il pouvait me demander de laisser mon téléphone, mon ordinateur et me montrer la porte ! (rire) Plus sérieusement, il a été très élégant et à compris ma décision. Nous nous sommes mis d’accord que je poursuivrai mes fonctions encore quelque temps et je suis très honoré d’avoir gardé toute sa confiance.

SD : Aujourd’hui comment fonctionne America’s cup Management et quel est son rôle ?
MH : En mars 2008, il avait été décidé de mettre en commun les forces en présence d’ACM et d’Alinghi. ACM est seulement un société d’organisation d’événements et, en tant que CEO, ma responsabilité était d’organiser la 33ème édition de l’America’s Cup, et vous serez d’accord qu’il est un peu difficile de l’organiser à ce jour.
Nous avons aussi mis en place un organigramme de management dont le rôle premier est d’établir la direction d’Alinghi/ACM avec Brad Butterworth (Voile), Grant Simmer (Technique), Lucien Masmejean (Légal) et moi-même. Donc, malgré mon départ, la structure de management n’est que très peu affectée.
La connaissance acquise grâce à la 32 America’s Cup est toujours présente et je suis très confiant quant à l’équipe en place. Par exemple le rôle de Paco dans l’organisation reste inchangé.

SD : La réputation d’Alinghi/ACM a été atteinte à l'issue de la dernière Coupe, pourquoi? Pensez-vous y avoir joué un rôle? Cette question est aussi pour Paco.
MH : Etant à la tête d'ACM, vous pouvez conclure que j’en suis entièrement responsable. Il n’y a aucun doute que nous avons commis quelques erreurs de relation presse après juillet 2007, mais le problème est plus vieux qu’il n’y parait. Notre philosophie depuis 2003 a toujours été de fournir les meilleurs outils de travail pour faciliter la tâche de ceux qui nous entoure. Parfois nous devons établir des règles pour une meilleure cohésion de l’épreuve, règlements qui ne sont pas toujours très populaires et nous n’avons pas pris le temps de les expliquer correctement à la communauté de la Coupe.

Paco Latorre : d’un point de vue media, tout le monde est d’accord pour dire que nous avons fait un très gros effort pour fournir de bons services techniques et nous avons travaillé dur pour être efficace. Mais nous avons eu quelques failles parfois dans la relation avec les journalistes et le reste de la communauté de la Coupe. Tant que nous avons fourni une épreuve impeccable, basiquement adulée par tous, tout ce passait correctement. Mais notre manque de 'relationel' nous a fait défaut dès que nous avons commis quelques erreurs après l’épreuve !!!

SD : D’un point de vue sponsoring, il semblerait que vous n’ayez aucun partenaire aujourd’hui. Comment cela se fait-il et où en êtes-vous?
MH : Il y a deux réponses à votre question : l’épreuve et l’équipe.
Epreuve : pour l’heure, nous n’avons aucun produit. Pas de date, pas de lieu, pas d’épreuve. La 33ème America’s Cup n’existe pas encore et il n’y a pas de produit à vendre. Nous l’acceptons sans pression. C’est comme si vous étiez Boulanger mais pour des raisons extérieures a votre volonté, vous n'avez pas de pain à proposer. Seriez vous nerveux à l'idée que les clients ne se bousculent pas au portillon si vous n'avez rien a leur vendre??? Probablement pas.
Cependant nous avons des sociétés qui sont intéressées et avec lesquelles nous continuons d’échanger très régulièrement. Et souvenez d’une chose, la 33ème America’s Cup ne sera en aucun cas comparable à la 32eme édition qui s’est déroulée l’an passé.

Equipe : il n’y a pas d’annonce à ce jour et Alinghi est en négociation très avancée avec plusieurs partenaires qui sont en mesure de signer très prochainement. Les annonces seront faîtes quand nécessaire. Nous respectons notre planning et pensons être dans les temps.

SD : Y-a-t-il quelque chose que vous souhaiteriez rajouter pour conclure?
PL : je voudrais rajouter qu’aujourd’hui nous sommes généralement très stressé par le présent, mais le temps permettra de remettre le rôle et les responsabilités de tout le monde en place. Dans notre cas, cela va demander du temps non seulement pour prendre conscience de la valeur réelle de la vison d'Ernesto Bertarelli pour la 32ème édition de la Coupe América, mais également de juger objectivement ce qui a été fait par les uns et autres depuis juillet 2007.

MH : On peut être fier d'avoir essayé et réussit à faire de l’America’s Cup un évènement sportif positionné dans le paysage du sport mondial. Par contre, cela me peine et me surprendra toujours de voir que certaines personnes préfèrent démolir quelque chose, plutôt que de participer à la construction et écrire une belle page d'histoire.

SD: Merci messieurs et bonne chance à vous Michel!

Sébastien Destremau
www.adonnante.com

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